
Désireuses de maintenir leurs salariés en bonne forme physique, un nombre croissant d’entreprises font la promotion du sport au bureau. État des lieux des pratiques les plus courantes.
Le travail, c’est la santé, mais il est tout de même sage de pratiquer une activité physique à côté. Cela tombe bien : soucieuses de veiller au bien-être (et donc, à l’efficacité) de leurs salariés, de nombreuses entreprises multiplient les initiatives pour les inciter à garder la forme. Plus d’une étude prouve en effet que les employés sportifs sont plus productifs et tombent moins souvent malades. La tendance est particulièrement développée aux États-Unis : comme ce sont les entreprises qui prennent en charge la couverture santé de leurs employés, elles ont tout intérêt à ce qu’ils entretiennent une bonne condition physique.
Californian way of life
Dans cette optique, de nombreuses entreprises se sont dotées de rutilantes installations sportives, où les salariés peuvent se détendre entre deux séances de travail, et même suivre des cours auprès d’instructeurs professionnels. Dans la Silicon Valley, Google, Apple, Facebook et consorts possèdent tous un gymnase, une piscine, des tables de ping-pong et autres équipements sportifs de haut vol sur leurs campus à la pointe du progrès. Google possède même une piste de bowling et un terrain de hockey. Mais les structures de taille plus modeste ne sont pas en reste. Installée à Emeryville, en Californie, l’entreprise familiale Clif bar & Company possède ainsi son propre mur d’escalade.
Du temps de travail offert…
De nombreuses entreprises françaises ont suivi la tendance. Bouygue, Danone, Gillette et L’oréal disposent toutes d’une salle de sport à leur siège parisien. Le technocentre de Renault met quant à lui un dojo à la disposition de ses employés. Pour les entreprises aux moyens plus modestes, une simple salle de bain peut permettre aux employés d’aller faire un footing entre deux réunions. Car un bon moyen d’inciter ses salariés à garder la forme consiste aussi à les laisser s’exercer sur leurs heures de travail. Les employés de Clif bar & Company disposent ainsi d’une demi-heure quotidienne pour leur entraînement sportif, tandis que ceux de Patagonia, marque de vêtements sportifs californienne, sont incités à prendre une planche de surf pour aller tâter les vagues de la plage la plus proche pendant leurs heures de bureau.
…aux incitations financières
À défaut d’avoir une plage paradisiaque à côté de ses locaux, on peut miser sur une incitation financière, ce que font 80% des employeurs américains. Coupons et participation aux frais sportifs sont les pratiques les plus répandues, mais d’autres poussent le concept un peu plus loin. Ainsi, l’entreprise Casper, spécialisée dans la fabrication de matelas, récompense ses salariés en argent comptant. Chaque kilomètre parcouru en marchant, en courant ou à vélo donne droit à un petit bonus, tout comme chaque heure passée à la salle de sport. Les performances sont collectées à l’aide de l’application IncentFit.
Emulation et stimulation
Enfin, l’émulation est toujours une bonne solution. Steelcase propose ainsi à ses salariés de se mesurer les uns aux autres lors d’un tournoi de football annuel, tandis que Danone organise chaque année la Danoners World Cup, coupe du monde de football des salariés des différents sites de Danone.
Ce que dit la loi
Quid des petites PME qui n’ont ni la place ni les moyens de développer une ambitieuse politique sportive ? Elles peuvent s’adresser à la Fédération Française du Sport d’Entreprise, qui accompagne la mise en place d’activités sportives dans le monde professionnel. Elle organise des événements et des compétitions pour ses entreprises affiliées, dispense des conseils en aménagement des locaux et dispense enfin des séances d’information sur les bonnes pratiques à adopter pour s’exercer sans prendre de risques pour sa santé.
Les entreprises peuvent également mobiliser plusieurs outils juridiques à leur disposition. C’est le cas des exonérations de cotisation sur les bons cadeaux et d’achat pour les équipements sportifs, ou encore de la mise à disposition de vélos aux salariés, qui permet une baisse d’impôts pour la société. Pour plus de détails, le MEDEF a récemment publié un guide résumant l’ensemble des dispositifs pratiques qui s’offrent à l’employeur pour favoriser la pratique du sport au bureau.