
Moins connue que sa version hivernale, la dépression estivale est un mal tout aussi préoccupant. Pour les travailleurs, elle engendre une extrême nervosité et une grande difficulté à se concentrer…
Parler de « dépression saisonnière », c’est, pour beaucoup, évoquer un état de mal-être lié au froid et au manque de lumière caractéristiques de l’hiver. Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, celui qu’on appelle « trouble affectif saisonnier » n’est pas réservé à cette seule période de l’année : 10% des personnes qui en sont atteintes souffrent, en effet, l’été. Comment est-ce possible ? Comment cela s’explique et que faire en cas de déprime estivale ? On vous dit tout sur cette pathologie méconnue.
La connaître
Si, pour vous, c’est la même rengaine chaque année : « été » rime plus avec terreur et solitude qu’avec bonheur et coolitude, vous souffrez certainement de dépression saisonnière estivale. Mise en lumière dans les années 1980 par l’université de médecine de Georgetown et plus particulièrement par le professeur Norman Rosenthal, elle correspond à un état psychologique affecté, tous les ans, par l’arrivée de l’été. Peu connue et surtout peu reconnue, elle toucherait une personne sur 100 dont une majorité de femmes, plus sensibles aux variations hormonales – une des causes de cet état –, et serait plus répandue dans les régions ensoleillées et chaudes.
L’expliquer
Difficile de dire très précisément d’où vient la dépression estivale. On sait pourtant que les causes sont nombreuses, aussi bien physiologiques que psychologiques. Principale explication : un trop-plein de lumière à l’origine d’un dérèglement hormonal affectant le moral. D’autres facteurs comme la chaleur, très pénible pour certains et pouvant provoquer l’isolement, mais aussi les journées qui trainent en longueur et les troubles du sommeil qui en découlent ou encore les allergies peuvent expliquer ce passage à vide estival. A cela s’ajoutent tous les éléments déclencheurs de stress inhérents à la période : du mal-être physique lié aux tenues légères au changement de rythme de vie en passant par l’angoisse des vacances qui approchent (coût, charge de travail, …) ou qui n’auront pas lieu.
L’identifier
A quoi reconnaît-on une dépression estivale ? Premier indice : la récurrence. Si, chaque année, vous n’êtes pas dans votre assiette à l’arrivée des beaux jours, il y a de fortes chances que vous en soyez atteint. Dans ce cas, il faut être attentif aux symptômes. Si la dépression saisonnière hivernale se manifeste par un état léthargique, sa version d’été se caractérise, à l’inverse, par une grande nervosité, des difficultés pour se concentrer, une perte d’appétit et donc de poids, des insomnies voire des envies suicidaires. Le sentiment d’isolement et de décalage par rapport à l’enthousiasme collectif pour les belles journées d’été et la perspective des congés est aussi révélateur.
La combattre
Outre les traitements dits « traditionnels » comme les anti-dépresseurs ou un suivi psychologique, plusieurs méthodes peuvent aider à traverser cette épreuve et à tenir jusqu’au retour du mois de septembre et sa routine rassurante. Parmi elles, l’anticipation : se préparer à l’arrivée de cette période difficile et s’organiser pour éviter les désagréments. Comment ? Pour supporter la chaleur ou pour un meilleur sommeil par exemple, la solution peut-être tout simplement de s’équiper : d’un ventilateur ou d‘un système de climatisation pour rendre les lieux fréquentés plus respirables ou encore de stores occultants pour masquer la lumière. Autre possibilité : aménager ses horaires en partant plus tôt le matin, à la fraîche. Derniers conseils pour mieux vivre ce moment : continuer à pratiquer une activité physique et surtout, savoir dire non, c’est la clé ! Vous n’avez pas envie de sortir déjeuner au parc ou de boire un verre en terrasse « comme tout le monde » après le boulot, peu importe, ne vous forcez pas !