
Ils arrivent aujourd’hui à des postes à responsabilités, les millenials, nés à l’heure du digital, sont-ils différents des managers plus âgés ? A quoi ressemble leur management ?
Nés entre 1980 et l’an 2000, les milléniaux occupent une place croissante au sein de la population active. Selon le cabinet de conseil ManpowerGroup, ils représenteront ainsi 35% de la main d’œuvre mondiale totale d’ici 2020. Aux États-Unis, ils ont depuis 2015 dépassé les baby boomers en tant que génération la plus nombreuse sur le marché du travail. En France, ils devraient constituer la moitié de la population active d’ici 2020. Ils sont, en outre, de plus en plus nombreux à atteindre un stade de leur carrière suffisamment avancé pour occuper un poste à responsabilité et diriger une équipe. Quels types de managers sont-ils, eux qui, contrairement à leurs aînés, ont grandi avec les technologies numériques ?
Du sens…
Selon un sondage de l’institut de statistiques Gallup, moins de la moitié des milléniaux considèrent le salaire comme très important lorsqu’ils recherchent un emploi. Davantage qu’une fiche de paie mirobolante, ils sont massivement en quête d’un travail correspondant à leurs valeurs et susceptible de donner un sens à leur existence. En tant que managers, ils ont donc tendance à créer un environnement de travail susceptible de permettre à chaque employé de s’épanouir, et de mener à bien des projets correspondant à ses aspirations personnelles.
De la montée en compétence…
C’est dans cette optique que Clara Delétraz, jeune entrepreneuse française, a fondé l’organisation Switch Collective, dont l’objectif est d’aider les travailleurs en proie à une perte de sens à inventer une carrière qui leur corresponde. Brittany Ballog, en charge du service client chez l’entreprise de marketing Bluleadz, affirme quant à elle tout faire pour que « chacun se sente épanoui à son poste et soit en permanence capable de continuer à apprendre, tout en aimant passionnément son travail et ses collègues. »
Un équilibre vie perso/vie pro…
Veiller au bien-être et au développement personnel de ses employés implique aussi de leur permettre de maintenir un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Selon un sondage du World Services Group, cet équilibre est une priorité pour les milléniaux, devant le salaire ou les perspectives d’évolution. En tant que managers, ils ont donc toutes les chances de promouvoir un rythme de travail équilibré, d’offrir davantage de flexibilité à leurs employés dans leurs horaires et de les autoriser à travailler de chez eux.
De la mobilité…
Plus que leurs aînés, les milléniaux valorisent la collaboration et le travail en équipe. Cela peut passer par l’usage de nouveaux outils de communication, comme le chat d’entreprise Slack, largement plébiscité par les milléniaux et utilisé par un grand nombre de jeunes managers pour échanger avec leurs employés, plutôt que d’envoyer des dizaines d’emails quotidiens. Dan Pryce, jeune fondateur et CEO de la startup Gravity Payment, basée à Seattle, a quant à lui recours à une simple technique organisationnelle pour promouvoir la collaboration. Les bureaux sont réorganisés tous les six mois pour inciter les employés à s’asseoir à côté de nouvelles personnes, travailler avec elles sur de nouveaux projets et échanger de nouvelles idées.
Un nouvelle échelle de la performance
Enfin, au traditionnel système d’évaluation annuel ou biannuel, les jeunes managers privilégient des échanges très réguliers et plus informels avec leurs salariés, en s’appuyant souvent sur les nouvelles technologies. Le fabricant de logiciel Atlassian, fondé par deux jeunes Australiens, propose ainsi une approche innovante du management de la performance. Une application, baptisée MoodApp, permet à chaque employé, à la fin de la journée, de faire part de son ressenti à ses managers. Atlassian s’est aussi dotée d’une solution web et mobile, baptisée Impraise, pour encourager des évaluations régulières à 360° entre managers et employés. Une stratégie qui semble payante : l’entreprise a été classée parmi les 100 lieux où il fait bon travailler aux États-Unis pour les milléniaux, par le magazine Fortune.
A tous ceux qui voudraient désormais troquer leur quinquagénaire de patron après ce constat sans appel, il ne s’agit évidemment que d’une tendance. Elle n’évitera pas les incompétents, les colériques ou les mauvais, tout simplement… !