
Aménagement, temps de pause, coût d’un fumeur, réglementations, vapoteuses : tout savoir sur la consommation de tabac sur un lieu de travail pour démêler les idées reçues des idées tordues…
Plus de 10 ans après l’entrée en vigueur en 2007 de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics et donc sur les lieux de travail, la lutte contre la cigarette continue. Selon le baromètre Santé publique France publié en mai dernier, près d’un million de personnes auraient arrêté de fumer entre 2016 et 2017 (de 13,2 millions en 2016 à 12,2 en 2017). Bien que moins nombreux, bon nombre de vos collègues restent fumeurs. Quels sont leurs devoirs ? Quelles sont les obligations des entreprises en matière de tabac ? Interdiction, productivité, cigarette électronique, tout savoir sur le tabac au bureau..
Les entreprises doivent mettre en place des espaces dédiés aux fumeurs : FAUX
Le 1er février 2007, entrait en vigueur la loi sonnant le glas des salles de réunions enfumées et des cendriers sur les bureaux. Depuis, c’est principalement sur le trottoir ou sur des terrasses et balcons (pour les plus chanceux) qu’on retrouve les irréductibles fumeurs, prêts à braver les conditions météorologiques pour « s’en griller une ». En effet, rien dans la loi –faite principalement pour protéger les non-fumeurs du tabagisme passif- ne contraint les entreprises à aménager un espace fumeur, que ce soit à l’intérieur ou aux abords de ses locaux.
Les pauses clopes peuvent coûter très cher : VRAI
Aux fumeurs eux-mêmes qui risquent une amende de 3ème catégorie d’un montant de 68€ (et pouvant aller jusqu’à 450€ !) s’ils sont pris la cigarette au bec au sein des bureaux. L’entreprise, elle aussi, peut avoir à s’acquitter d’amendes plus ou moins importantes liées au tabac et notamment au non-respect de la mise en place d’une signalisation mentionnant l’interdiction de fumer. Plus généralement, ce sont des milliers d’euros que les entreprises verraient partir en fumée au fil des pauses cigarettes de leur employés, comme le démontre une étude américaine de l’Université de l’Ohio datant de 2013. Étude qui estime qu’un fumeur coûte plus de 5000 dollars de plus à son entreprise qu’un employé non fumeur, à cause du temps perdu pendant les pauses ou encore de l’absentéisme pour des raisons de santé.
La cigarette électronique est interdite partout dans les locaux professionnels : FAUX
Le 1er octobre 2017, c’est la cigarette électronique qui s’est, à son tour, vue interdite au bureau. Mais pas partout car la e-cigarette ne produit pas de fumée mais de la vapeur d’eau qui, selon les études, ne serait pas nocive pour l’entourage. Aussi, si légalement, la vapoteuse est bien bannie des open spaces et de tous les lieux partagés dans les entreprises (salles de réunion, toilettes, couloirs etc), elle reste autorisée dans les bureaux individuels. Nuance tout de même : chaque entreprise est libre d’en décider autrement, il lui suffit de préciser dans son règlement intérieur que cette interdiction est globale.
L’entreprise est tenue d’aider les fumeurs à arrêter : FAUX MAIS…
Responsable de 73 000 décès par an dont 5 000 seraient liés directement au tabagisme passif, il est évident que le tabac est un danger réel pour la santé des fumeurs et de ceux qui le côtoient. Dans ce contexte, l’entreprise a un rôle à jouer auprès de tous ses employés. Si la loi les oblige à protéger en priorité les non fumeurs, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à proposer des plans d’aide à l’arrêt du tabac, grâce au soutien des médecins du travail, à des consultations individuelles ou en groupe, voire même à la mise à disposition de substituts nicotiniques à tous ceux qui le souhaitent. A vous le tour ?