Moodwork : peut-on digitaliser le bien-être au travail ?

Une plateforme web, baptisée Moodwork, développée par des chercheurs en psychologie permettrait d’optimiser le bien-être au travail des salariés. Nous avons rencontré l’un de ses co-fondateurs, Benjamin Brion…

Comment fonctionne Moodwork et quelle est sa principale vocation ?

Moodwork est une plateforme Web. Les collaborateurs d’une entreprise qui souscrit à l’offre (ndlr : à partir de 4€/mois/salarié) se connectent et répondent à un questionnaire simple. Celui-ci comporte une quarantaine de questions qui permettent de calculer l’indice de bien-être du répondant. Cette première phase d’auto-diagnostic est ensuite complétée par un programme d’accompagnement personnel. Régulièrement, le collaborateur reçoit des conseils qui lui permettent d’abord d’identifier ses forces afin de les valoriser et de trouver des leviers pour pallier les faiblesses, les difficultés. Le troisième volet de Moodwork, c’est la mise en relation avec des coachs lorsque le collaborateur rencontre des difficultés. Un Chat anonyme est disponible, mais des interactions téléphoniques sont également envisageables. La mission de Moodwork, c’est vraiment le pilotage personnel du bien-être au travail.

Le collaborateur reçoit des conseils qui lui permettent d’abord d’identifier ses forces afin de les valoriser et de trouver des leviers pour pallier les faiblesses, les difficultés.

Comment est né le projet et pourquoi vous être engagé sur cette voie ?

Moodwork est né sous l’impulsion conjointe de chercheurs et de psychologues, de spécialistes du Digital (dont je fais partie) et d’anciens entrepreneurs qui ont eux-mêmes, à titre personnel ou au sein de leurs équipes, été confrontés au burn-out. C‘est la convergence de ces savoir-faire et de ces énergies qui a donné naissance à la plateforme. Nous avons la volonté d’être utiles. Utiles aux collaborateurs et utiles à l’entreprise. De nombreuses études ont mis en lumière que la productivité des entreprises est étroitement corrélée à l’indice de bien-être des collaborateurs. L’état d’esprit de Moodwork, c’est la co-action. L’entreprise et ses ressources humaines doivent avancer ensemble.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées lors de la création de Moodwork ?

Tout l’enjeu, c’est la validité de notre indice de bien-être. Il a fallu réaliser d’importants travaux de recherche puis effectuer un étalonnage précis sur différents groupes test. D’abord sur 200 personnes, puis 600 et enfin 1500. La problématique est trop sérieuse pour tolérer les approximations et cela a constitué la phase la plus sensible du projet.

Moodwork agit à la manière d’un coach virtuel pour améliorer le bien-être des salariés, comment vous assurez-vous que les conseils, l’accompagnement prodigués contribuent vraiment à l’amélioration du bien-être ?

Moodwork est une plateforme évolutive. L’utilisateur vient régulièrement mesurer son indice de bien-être et en fonction des évolutions de ce dernier (à la hausse ou à la baisse), les conseils sont adaptés, ajustés. Nos coachs, nos psychologues, peuvent prendre la main lorsque l’indice n’évolue pas favorablement et nous avons même la faculté de signaler les indices qui semblent indiquer l’imminence d’une crise grave ou d’un burn-out.

La mission de Moodwork, c’est vraiment le pilotage personnel du bien-être au travail.

Moodwork intègre également un volet consacré au management, en quoi la solution est-elle en mesure de les aider à piloter le bien-être des collaborateurs ?

Notre crédo, je l’évoquais précédemment, c’est la co-action. L’entreprise qui souscrit à Moodwork a forcément à cœur la problématique du bien-être. Ce dernier est évidemment lié au comportement des collaborateurs, mais aussi à l’état d’esprit qui règne dans l’entreprise. Le management disposant d’indicateurs globaux sur le bien-être de ses équipes peut ainsi adapter ses méthodes, corriger des erreurs ou des maladresses. Il faut mutualiser les efforts pour que le bien-être soit optimal.

Comment inciter un employeur à souscrire à Moodwork ?

Ce sont souvent les responsables RH qui sont à l’initiative, mais dans tous les cas, l’intégration de Moodwork s’inscrit dans le cadre d’un vrai projet d’entreprise. CHSCT, Médecine du travail, représentants du personnel, il faut se réunir pour valider l’intérêt de Moodwork et le personnaliser. Nos questionnaires, s’ils ont une base commune pour toutes les entreprises, sont systématiquement personnalisés car chaque entreprise a ses spécificités.